Ce blog constitue un recueil de témoignages issus du forum de la Fédération Francophone des Sourds de Belgique

Avis du président CCNE, Mr. Didier Sicard

MARSEILLE, 28 sept 2007 (AFP)

- Le président du Comité consultatif national d'éthique, Didier Sicard, a estimé vendredi que le dépistage systématique de la surdité chez les bébés, qui pourrait être généralisé en France, doit être assorti d'un accompagnement des parents et d'une meilleure intégration de la langue des signes dans la société.
"Il ne peut pas y avoir de dépistage systématique chez les nouveaux-nés s'il n'y a pas d'accompagnement des parents", a déclaré à l'AFP M. Sicard en marge d'une rencontre régionale du Comité consultatif national d'éthique (CCNE) à Marseille sur le thème "l'enfant et la science".
"Nous craignons également qu'après avoir investi pour mettre en place ce dépistage systématique (évalué à 17 millions d'euros, ndlr), on dise: il n'y a plus d'argent pour l'apprentissage de la langue des signes", a-t-il ajouté.
Le CCNE doit rendre à la mi octobre un avis sur le dépistage néonatal systématique de la surdité. Le professeur Sicard en a évoqué les orientations vendredi.
Il a souligné que l'accompagnement devait notamment inclure la possibilité pour les parents de recevoir une formation remboursée à la langue des signes, reconnue comme une langue à part entière en France depuis 2005, ainsi qu'une meilleure prise en compte de cette langue à la télévision, dans les hôpitaux et dans la société dans son ensemble. D'après les spécialistes, environ 80.000 personnes parlent la langue des signes française.
Le CCNE a été saisi par des associations qui s'inquiètent des projets de dépistage néonatal systématique pour la surdité. Certains spécialistes craignent que les parents ne se voient alors proposer qu'un implant cochléaire, un appareil qui permet de pallier les défaillances de l'organe sensoriel auditif mais qui ne peut servir que dans les cas de surdité profonde.
En janvier 2007, après des expérimentations régionales, la Haute autorité pour la santé a recommandé la généralisation de ce dépistage systématique qui s'effectuerait au premier jour de la naissance.
"Il y a des questions sur la précocité de ce diagnostic. Si, quelques heures après une naissance, l'infirmière arrive avec son instrument et informe les parents que leur enfant a un grave problème de surdité et qu'il n'y a pas de travail d'accompagnement, on peut imaginer la violence de ce dépistage", a précisé M. Sicard.

Aucun commentaire: