Ce blog constitue un recueil de témoignages issus du forum de la Fédération Francophone des Sourds de Belgique

L’enfant implanté restera toujours une personne sourde

On ne peut envisager l’implant sans la langue des signes…
L’implant n’est pas la seule alternative qui permette l’oralisation…




Témoignage de Charlotte, jeune fille de 17 ans implantée à l’âge de 10 ans :

Je me considère toujours comme sourde. La surdité fait toujours partie de ma personnalité, de ma vie. Le monde des sourds, en quelque sorte, c’est comme une seconde famille pour moi. Pour rien au monde, je n’aurai laissé tomber tout ça ! La surdité m’a permis de me construire et de vivre malgré les obstacles que je rencontre parfois. Parfois, je me dis que c’est un cadeau qu’on m’a offert dès la naissance. Il n’y a pas que les inconvénients, il y a aussi les avantages.

(…)
Bref, l’implant, ça restera toujours un débat car il y aura toujours des pour et des contre mais il ne faut pas sous-estimer ou négliger le langage de signes, le monde des sourds, toutes ses richesses et pour finir, être informé sur le sujet et bien y réfléchir. Ceci est indispensable pour la construction de l’identité pour l’enfant.

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Dans ces témoignages, j’ai toujours dit la même chose : je ne parle pas « parfaitement », même si je fais des progrès et que je me débrouille de mieux en mieux. Même implantée, je ne serai jamais entendante… je resterai toujours sourde. La surdité occupe une grande partie de ma vie, j’attache une grande importance à mes amis sourds, je n’abandonne pas la langue des signes, ni la culture des sourds, le monde de la surdité et encore plein d’autres choses….

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Témoignage de Audrey, jeune fille de 19 ans implantée à l’âge de 7 ans :

Pour répondre à Marie-Florence, je suis d'accord avec toi qu'il faut s'occuper de la communauté sourde, mais POURQUOI tout le monde pense que implant=oralisme, et abandon de la culture sourde ?
Y a des sourds qui ont des prothèses et qui entendent super bien, qui se débrouillent super bien avec les entendants, et qui sont complètement oralisés, et on n'en parle jamais ! Pourtant ils sont beaucoup! et d'autres super impliqués dans les sourds, et on ne leur reproche jamais rien, alors pourquoi tout le monde est contre l'implant ???
Alors il faudrait aussi supprimer les prothèses car elles visent aussi une meilleure intégration dans le monde des entendants, c'est aussi une "solution" à la surdité, alors pourquoi on s'acharne sur l'implant ?????
Y a aussi des gens implantés qui parlent mal, c’est pas une solution miracle!

Le VRAI problème, aussi bien pour les prothèses que pour l'implant c'est qu'il faut promouvoir l'apprentissage de la langue des signes, et la culture des sourds, etc., que l'enfant ne perde pas de vue l'autre monde...
Et dire aux parents qu'ils n’espèrent surtout pas que leur enfant deviendra entendant avec l'implant, leur faire prendre conscience que leur enfant EST et restera toujours SOURD.
Et surtout s'occuper de la communauté sourde, de l'enseignement dans les écoles pour sourds notamment.

Qui porte vraiment l'essence de la langue des signes? Ce sont les enfants de parents sourds, et ils sont MINORITAIRES...

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Témoignage de Candice, maman de Lucien, sourd profond :

Votre choix sera le bon mais, quoi qu'il en soit je t'encourage à enrichir la communication avec ta fille avec la langue des signes. C'est un outil incontestable pour développer sa curiosité et votre complicité. J'ignore ce que ça fait de s'entendre dire « maman » (c'est manifestement un enjeu récurrent de parent) mais je pense que c'est tout aussi jubilatoire de se le faire signer. Je ne regrette qu'une chose... ne pas avoir la Langue des signes infuse!!!

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Je découvre sur ce forum des parents respectueux de l'identité de leur enfant sourd et ayant mesuré l'importance de la langue des signes or c'est loin d'être la règle. (…)
Pour ma part, je suis ravie de la communication visuo-gestuelle et l'oralisation m'indiffère. Si nous décidons l'implantation ce sera plus pour minimiser les efforts rééducatifs de Lucien s'il choisit d'oraliser plus tard, car je suis convaincue qu'avec ou sans implant, tout sourd souhaitant parler peut le faire (probablement au prix d'efforts soutenus).
De même l'implant n'aboutit pas systématiquement à l'oralisation.

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Au sujet de la compatibilité voire potentialisation des effets conjoints de la LS et de l'implant vous trouverez sur le net des articles intéressants de Benoît Virole (psychologue spécialisé entre autre dans l'accompagnement des enfants sourds).
Son site est une mine d'info et entre autre, un article m'avais beaucoup intéressé "implant cochléaire et langue des signes, une cohérence fondatrice".
Quand votre mari sera disponible (il faut parfois le temps pour digérer le deuil et chacun a ses modalités) vous pourrez lui proposer d'étudier ces articles

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Témoignage de Jean-Marc, papa de deux enfants sourds implantés (l’un à plus de trois mois, l’autre à 11 mois) et d’une entendante :

à mon humble avis de papa d'enfants sourds, la surdité n'enlève absolument rien aux qualités humaines des sourds qui sont des gens comme tout le monde, mais il s'agit bien d'un handicap pour les raisons que j'ai évoquées ci-dessus et qui peut être en partie atténué par la technique.
Mais pour que les sourds gardent leur identité, il leur faut aussi la langue des signes et l'implant ne signifie pas la mort de la langue des signes et ne sera pas un nouveau "Congrès de Milan".
Dans le même ordre d'idées, il est urgent que les autorités politiques prennent conscience que la langue des signes devrait être de plus en plus valorisée, notamment dans l'enseignement (pensons à l'enseignement bilingue "français-langue des signes").

(…) Enfin pour répondre à votre question sur la langue des signes, et pour confirmer ce qu'a dit Patricia, c'est une langue à part entière comme toute langue orale, avec toute la richesse que cela peut supposer.
Je pense aussi que c'est bien de l'apprendre et de l'utiliser avec ses enfants sourds, même implantés.
Car là je rejoins Arnaud, mes enfants restent sourds, c'est évident, et je l'accepte et j'essaie d'utiliser la langue des signes autant que possible et le mieux possible.

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Il est certain que l'implant n'est pas la panacée, nos deux enfants sourds resteront toujours sourds, la langue des signes sera sans doute (sûrement plus pour l'aîné) leur langue naturelle pour leur vie entière.
Je comprends que les adolescents et jeunes adultes sourds implantés aient des doutes et des angoisses quant à leur position dans une communauté entendante ou sourde. Pour eux, je n'ai sûrement pas encore de réponse, j'espère que j'en aurai quand mes enfants auront cet âge.

Pour terminer, je pense qu'il faut dans tous les cas rester tolérant, ne pas penser que l'on a LA réponse, qu'il faut être ouvert à la discussion, que l'on peut tous se tromper.

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